Dans le cadre des collaborations entre musées du Grand-Ouest, le musée des Beaux-Arts de Rennes et le musée des Beaux-Arts de Nantes présentent de février à mai 2019 une exposition en coproduction intitulée Éloge du sentiment et de la sensibilité. Peintures françaises du XVIIIe siècle des collections de Bretagne. Cet évènement présente l’originalité de se dérouler simultanément dans les deux institutions avec un catalogue commun.
Le propos général de l’exposition est une découverte de l’ensemble de la production picturale du siècle des Lumières à travers le prisme du sentiment et de la sensibilité. Dans la seconde moitié du Siècle des Lumières, littérature et peinture reflètent d’une nouvelle vision de l’Homme et de son environnement. Sentiment et sensibilité deviennent de nouvelles qualités de l’âme, permettant une liberté inédite à ressentir le monde. Diderot s’interroge sur le sentiment dans la peinture et au théâtre, Rousseau porte aux nues la sensibilité dans la Nouvelle Héloïse et théorise une nouvelle forme d’éducation dans l’Émile, Voltaire s’émerveille de l’impact de la nature sur ses sens et son âme… La peinture offre un écho enthousiaste et inspiré à ces préoccupations inédites.
Le choix des œuvres a été réalisé essentiellement dans les riches collections conservées aux musées de Brest, Nantes, Quimper et Rennes avec des compléments apportés par les collections publiques (musées, églises, bâtiments municipaux) de Morlaix et de Lamballe. La réunion de ces collections permet de représenter l’ensemble des grands artistes du siècle tel qu’Antoine Watteau, François Boucher, Carle Vanloo, Charles Joseph Natoire, Jean Siméon Chardin, Hubert Robert, Jean-Baptiste Greuze ou Jean Honoré Fragonard.
L’exposition en deux parties organisée à Rennes et à Nantes, Éloge du sentiment et Éloge de la sensibilité, permettent
d’embrasser l’évolution de la peinture française sur un siècle, depuis Antoine Watteau jusqu’au début du XIXe siècle. À Rennes s’expose la grande histoire, antique, religieuse et mythologique. Nantes met à l’honneur les différents genres, du grand portrait d’apparat aux sensibles natures mortes. Ce partage des œuvres s’appuie sur une division ancienne bien connue, que les hasards des collections semblent avoir reproduite dans nos musées : Rennes conserve davantage de peintures d’histoire que Nantes, qui s’illustre plus dans la peinture de genres.
Un premier ensemble d’environ 70 tableaux, réunies à Rennes autour de la notion de sentiment évoquera en quatre sections l’évolution de la peinture à sujet historique (biblique, mythologie, histoire antique et contemporaine).?Un second ensemble d’environ 70 œuvres présente en six sections au musée d’arts de Nantes un parcours autour de la notion de sensibilité à travers la peinture genre (portraits, scènes galantes, paysage, natures mortes…).
Cet événement inédit fait suite à l’organisation en 2013, par les musées de Quimper et de Rennes de l’exposition De Véronèse à Casanova, qui, avec le même principe faisait le bilan des richesses des musées breton dans le domaine de la peinture italienne. Les restaurations et les recherches menées à l’occasion de cet évènement ont permis d’apporter un éclairage nouveau sur de nombreuses œuvres et quelques découvertes importantes dans les réserves de certains musées.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.