Dans l’œuvre de Picasso, la question de la sculpture revient régulièrement et s’impose comme un marqueur important des recherches de l’artiste. Réalisé en pleine occupation, L’Homme au mouton semble répondre à un contexte politique artistique très particulier. Picasso visite, au printemps 1942, l’exposition Arno Breker organisée par l’occupant et par le régime de Vichy, à Paris, dans les galeries de l’Orangerie des Tuileries. Le personnage de L’Homme au mouton apparaît juste après, dans la gravure 14 juillet 1942 et c’est dans l’émotion de cette visite que Picasso réalise, dans son atelier des Grands Augustins, son groupe qui rompt avec les recherches radicales menées en sculpture à Boisgeloup dans les années 1930 et que confirmait la célèbre Tête de taureau assemblant, au printemps 1942, une selle et un guidon de bicyclette. Renouant avec les exigences d’une sculpture adaptée à l’échelle de l’espace public et recourant au souvenir des grandes figures de Rodin, notamment Saint Jean-Baptiste et Balzac, qu’avait invoquées Matisse en 1900- 03 par son Serf, Picasso propose une relecture très personnelle du berger traditionnel de la crèche et de différentes images religieuses – par exemple le Bon Pasteur – qui fait évidemment partie de son bagage culturel espagnol. Il se souvient également des personnages des crèches napolitaines qui l’avaient intéressé, en 1917, lors de son séjour italien avec les ballets russes.
Taille | 24 x 28 cm |
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Date de publication | Octobre 2018 |
ISBN | 9789461614988 |
Pages | 176 |
Illustrations | 200 |
Format | Broché |
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