Traits divins

L’invitation d’une collection peu connue afin d’en amorcer l’étude. Le fonds du musée d’Orléans offrait alors un terrain trop méconnu, comme le soulignent Pierre Rosenberg et Louis-Antoine Prat en préambule à ce catalogue. Riche de plus de 15 000 feuilles, il n’a fait l’objet que de peu de publications. Le catalogue précurseur de Monique Lavallée en 1953 a marqué l’histoire du dessin à un moment où les études dédiées aux arts graphiques étaient encore rares. De Lallemant à Dieu, les cinquante-trois feuilles retenues parmi l’exceptionnelle collection française du XVIIe siècle du musée d’Orléans permettent de commencer à redécouvrir ce fonds parmi les plus importants en France. Les attributions présentées pourront être discutées par les connaisseurs, et nous le souhaitons. Nous espérons que toutes les feuilles que nous n’avons pu présenter pourront, elles aussi, être étudiées, publiées et présentées. Mais s’il ne faut négliger l’importance des recherches et de leur diffusion, l’espoir le plus grand que nous plaçons dans cette exposition et le présent catalogue reste la délectation, la jouissance esthétique que chacun pourra puiser dans ces dessins. La ligne vibrante d’une sanguine à peine écrasée pour en conserver tout l’éclat, l’aspect brillant d’un rehaut à la craie sur un corps en mouvement, le raffinement d’un lavis qui développe le trait qu’il outrepasse mais pourtant embrasse… Autant de détails à rechercher au contact avec ces dessins, autant de jouissances que nous avons rencontrés en accompagnant ce projet, autant de découvertes que nous espérons partager.