L’exposition Zulma, muse et manageuse, constitue un ultime hommage à cette femme exceptionnelle, qui fut non seulement la muse de Roger Raveel, mais aussi sa manageuse avant la lettre. Son nom restera à jamais lié à l’oeuvre de cet artiste unique. Bref, sans Zulma, pas de Roger Raveel, ni de Musée Roger Raveel. La légende veut qu’aux côtés de chaque artiste important se tienne une femme: Georgette aux côtés de René Magritte, Nel de Rik Wouters, Gusta de Gustave De Smet et Marthe de Pierre Bonnard. Zulma était la femme aux côtés de Roger Raveel. Zulma De Nijs était tout pour Raveel. Ou, comme l’a dit Hugo Claus dans le vers de son poème Voor de poort [Devant le portail]: « Être présente, c’est suffisant ». Et elle l’a été, tant dans la vie que dans l’oeuvre de l’artiste.
Dès les premières oeuvres de Raveel, on la reconnaît clairement. C’est elle qui a posé pour des tableaux désormais classiques tels que Femme au bras rouge (1949), Femme au revolver (1950) ou Femme au miroir (1953).
Même dans les oeuvres produites par la suite, il est difficile de savoir combien de fois Raveel l’a représentée, de face ou de dos, dans ses dessins, ses gravures et ses tableaux. Il n’y réfléchissait même plus, tant c’était une évidence. Il pouvait la portraiturer avec précision en un tour de main. Zulma assise à la table, jouant aux cartes, faisant de mots croisés, à la fenêtre, regardant l’atelier, etc. Quasi toute son existence fut habitée par la pratique artistique de Raveel. Elle l’a toujours défendu, a lutté à ses débuts contre l’incompréhension de son oeuvre et n’a jamais hésité à réprimander certains critiques. Le temps – à tous égards, le critique le
plus fiable – lui a finalement donné raison.
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